Mercredi, 11h30. Fin des classes à New York City. Pizza party, parc, jets d’eau et une bonne vingtaine d’enfants en furie ! Ça y est, ça sent bon les vacances. L’occasion pour moi de dresser le bilan de cette année scolaire au cours de laquelle j’ai tenté d’assurer en tant que maman tout en relevant le défi de m’épanouir professionnellement. Ça vous dit certainement quelque chose ?! L’arrivée aux États-Unis a été pour moi l’occasion d’un nouveau départ, de nouvelles envies. Je me suis lancée dans une aventure qui me tenait à cœur : l’écriture. Au diable la rédaction de rapports d’activité, de courriers officiels ou d’appels à projet – vestiges de ma précédente carrière. J’allais m’essayer à des sujets qui me font kiffer, vibrer et me questionner. Et du temps, je me suis dit que j’allais en avoir moult, largement assez. Contrairement au rythme de travail auquel j’étais habituée – 9 heures à 17 heures avec les contraintes horaires de l’école ou de la crèche – j’allais désormais avoir la liberté de gérer mes propres horaires. Une fois mes deux enfants à l’école, à moi les recherches de sujets à traiter, les interviews de personnes passionnantes et passionnées, la recherche d’une deuxième activité professionnelle ou la prise d’un rendez-vous chez le dentiste, le tout en étant présente pour la sortie des classes, garder mes petits en cas de bobos et les emmener à leurs activités extra-scolaires. Sur le papier, c’est génial – the best of both worlds !

Sauf que… Ça, c’est en théorie, dans le monde cotonneux, doux et réconfortant des Bisounours ! Dans la vie réelle, mon temps de travail effectif a été malmené par les nombreux aléas du quotidien et du calendrier scolaire… J’ai vite réalisé que, compte tenu des horaires de l’école publique, mes journées défilent à la vitesse grand V. Que dis-je ? À la vitesse de la lumière ! Il fallait que je fasse tout tenir entre 9h et 14h40 pile-poil, pas une minute de plus, pas une minute de moins. Enfin, si, les minutes en moins, il y en a eu. Beaucoup, beaucoup trop ! Au total, l’année scolaire 2016 – 2017 en chiffres et sans édulcorants, cela donne : 12 jours fériés (dont 6 entre septembre et novembre), 20 jours de garde d’enfants malades, 8 otites, 3 angines, 2 grippes, X virus non identifiés, 3 journées d’accompagnement de sorties scolaires, 4 jours de formation des équipes enseignantes et j’en oublie.

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Du coup, je vis régulièrement des semaines rock n’ roll au cours desquelles je dois faire tenir en 2 jours ce que j’avais prévu de faire en 5. Cela donne lieu à des situations cocasses, pour ne pas dire franchement rageantes. Écrire un papier la veille pour le lendemain : CHECK ! Je retrouve ainsi régulièrement le rythme de travail de mes 20 ans, quand je m’y prenais à la dernière minute pour finaliser mon mémoire : même pas peur, je rédige entre 22 heures et 2 heures du mat’ ! Autant dire que le matin qui suit est plutôt rude et très caféiné et que les lunettes de soleil sont de sortie au moment de déposer les enfants à l’école – sous peine d’effrayer la maîtresse, les parents, les enfants… Effectuer la communication d’un article dans la voiture, en route vers Baltimore, avec mon ordi sur les genoux et la BO de Trolls dans les oreilles : CHECK ! Faire un appel Skype avec Charlotte pour caler notre emploi du temps des semaines à venir, avec un enfant qui crie « Mamaaaannn » toutes les 2 minutes et que je finis invariablement par mettre devant PJ Masks pour avoir quelques minutes de travail effectif : CHECK et RECHECK !

Voilà, c’est tout simplement ça gérer le quotidien : essayer de tout caser en une journée, s’occuper de ses enfants, mener à bien et à terme ses objectifs professionnels et, bien entendu, tout le reste. C’est la vie, avec les plans que l’on faits, les imprévus qui chamboulent tout, l’impatience et la frustration qui en découlent. Au final, je me sens extrêmement chanceuse et reconnaissante d’avoir cette flexibilité d’horaires, de mener une activité qui me plaît tout en profitant de mes enfants. Mais après ce reality check, on ne m’y reprendra plus : au programme pour l’année scolaire 2017 – 2018, je m’organise et j’anticipe au maximum. Tiens, et si je m’ajoutais un cours d’organisation, histoire de plomber un peu plus mon emploi du temps ?! 😉 Bon, c’est pas tout ça, mais je dois filer : il est 14h40 !!!