New York, New York,

Un an tout juste que j’ai foulé ton sol et me voilà déjà happée, transportée, fascinée…

À mon arrivée, un blizzard recouvre ton asphalte d’un manteau blanc et, dès le lendemain, fait place à une lumineuse et immaculée journée de janvier. Une sorte de rite de passage pour les nouveaux arrivants, n’est-ce pas ?!

New York, tu me fascines !

Je ne t’avais pas encore rencontrée que j’avais déjà l’impression de te connaître… Bercée par le New York, New York de Franck Sinatra ou encore entraînée par l’Empire State of Mind de Jay Z, j’ai découvert ta flamboyante 5ème avenue à travers les yeux de Holly Golightly de Diamants sur canapés, accompagné Harry et Sally au pied du Washington Square Park, dégusté des cupcakes chez Magnolia Bakery en compagnie de Carrie Bradshaw et de ses trois acolytes de Sex and the City, arpenté tes moindres recoins avec De Niro en guise de Taxi Driver.

New York, tu me testes !

Des tourbillons glaciaux qui soufflent sur tes artères en hiver aux volutes infernales qui transforment tes rues en véritable hammam dès les beaux jours. Les extrêmes l’emportent. Royaume où le billet vert est roi, où les inégalités sont criantes, où les opportunités sont chassées par les infortunes. Tu nous mets K.-O., comme pour nous apprendre à mieux nous relever.

New York, tu me  « positives » !

Car il règne dans ta jungle urbaine, une puissance et une vitalité inégalées. Frénétique et énergique, tu nous portes, tu nous transportes. Faut-il y voir, comme certains le pensent, l’idée selon laquelle l’île de Manhattan est établie sur les terres des Amérindiens et y puise sa force ? Ou serait-ce plutôt le résultat des espoirs nourris par les millions d’âmes qui s’y installent, depuis des centaines d’années, à la recherche d’une vie meilleure ? N’en déplaise à Donald Trump, ce sont ces hommes et ces femmes venus du monde entier qui donnent à ta terre cette énergie si positive.

New York, tu m’inspires !

À la douce folie de ton quartier le plus connu, Manhattan, de ses immeubles qui chatouillent le ciel et de ses lumières éternelles, je préfère l’atmosphère créatrice et apaisante de Brooklyn, sa petite soeur, qui fait des émules jusque dans les rues pavées de Paris. On y rencontre des artistes en tout genre, des artisans qui remettent les produits locaux au goût du jour, des êtres qui veulent redonner du sens à leur vie et à celle de leurs concitoyens.

New York, tu me fatigues… mais je suis addict !

Et pourtant. Difficile de suivre ton rythme. Fatiguant, éreintant, usant… Il faut alors s’échapper, le temps d’un week-end ou plus. Quand je te quitte pour aller vers des contrées plus zen et plus douces, à l’instar de ta consœur de l’Ouest – San Francisco –  je me dis que, décidément, New York, c’est l’enfer ! Trop de voitures, trop de sirènes, trop de lumières, trop de monde, trop trop, trop. Je goûterais bien aux joies de la slow life version californienne. Mais voilà, il faut bien que je me l’avoue :  NY, I ♥ you ! Les lettres enlacées de l’équipe des Yankees ; Central Park et ses écureuils ; les fumées blanches qui s’échappent de tes sous-sols en hiver ; les sprinklers (jets d’eau) de tes parcs qui, l’été venu, éclaboussent les petites frimousses ; les taxis jaunes qui constellent tes interminables avenues ; la voix familière qui retentit au cœur du métro :  « Stand clear of the closing doors, please » ; la voûte étoilée du Grand Central Terminal ; ton ciel bleu et tes fameuses water towers (citernes sur le toit des immeubles, le plus souvent en bois).

Ça bouillonne, ça s’agite, ça s’active.  Ça vit, tout simplement. New York, je t’aime !

« Alors tous deux on est reparti 
Dans le tourbillon de la vie 
On a continué à tourner 
Tous les deux enlacés 
Tous les deux enlacés
Tous les deux enlacés. » *

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* Extrait de la chanson Le tourbillon de la vie,  interprétée par Jeanne Moreau dans le film Jules et Jim (1962, réalisateur : François Truffaut).