Fermez les yeux, tendez l’oreille et écoutez : c’est parti pour un voyage auditif au cœur de la ville de New York ! La rue y prend des allures de salle d’opéra à ciel ouvert. Asseyez-vous confortablement dans votre fauteuil pour vous plonger dans une symphonie urbaine des temps modernes, version cacophonie perpétuelle. Les sirènes et klaxons sont les stars de cet arrangement musical souvent assourdissant et hautement exaspérant ! Le tempo s’accélère, ralentit, s’emballe. Et notre cœur aussi !

Les camions de pompiers, ambulances et voitures de police sont au premier rang de cet orchestre improvisé –  ils écrivent la partition de cette cité somnambule. Suivis de près par des instruments inédits qui surgissent au détour d’une rue, marteau-piqueurs, motos pétaradantes ou camions-poubelles. Le tout sur un fond de chœur multilingue : les passants crient pour mieux rivaliser avec les décibels et leurs voix vibrent à l’unisson donnant lieu à un intéressant entrelacs de langues et d’accents variés. Et quand ce brouhaha incessant ne bat pas l’asphalte, il fait gronder les cieux new-yorkais ! Imaginez-vous un ballet d’hélicoptères aux hélices vombrissantes et un cortège d’avions en phase d’atterrissage. Lorsque l’on s’engouffre dans les entrailles de la ville, le volume sonore diminue à peine. Le tumulte citadin y devient plus sourd mais demeure omniprésent avec le ronflement des souffleries à plein régime ou les crissements stridents des métros sur les rails.

New York mérite décidément bien de figurer dans le palmarès des villes les plus bruyantes au monde. Un lieu d’expérimentation parfait pour un projet inédit appelé Sounds of New York City. Mené par des chercheurs de la New York University, son objectif est d’enregistrer les divers bruits de la ville, les analyser et les transmettre à la municipalité chargée alors de faire le nécessaire pour en supprimer la source. En attendant ces avancées, je continuerai de pester contre ce vacarme continu que je commence cependant à apprivoiser… en me réfugiant sous mon casque audio !