Depuis notre arrivée à Berkeley, j’ai récupéré sur les trottoirs de la ville un certain nombre de trésors ordinaires. Des livres, neufs ou usagés, pour adultes ou enfants, un large sac de randonnée en excellent état, un bougeoir en perles colorées que je n’assume pas encore et a trouvé place dans un placard, un cadre en bois délavé (si un jour je deviens artiste), un vase vert pomme (si un jour je me mets à aimer cette couleur), des vêtements que je ne porterai jamais mais que mes enfants adorent pour se déguiser (avec quelques spécimens de tie-dye tendance hippie, de froufrous tendance fashionita ou de tuniques tendance Tibet), et de nombreux jouets (petites voitures, camions, figurines à habiller ou poupées). Bref, ici, mon penchant collectionneuse ne s’arrange pas !

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Déposer devant chez soi ce qui ne plaît plus, ce qui est hors d’usage ou sans usage, vieux, abîmé ou récent, qui fait surplus ou encombre, c’est ici très fréquent ! La ville n’autorise pas vraiment la pratique mais au pays du rethink, reuse & recycle, c’est une tradition qui perdure. Et en cette période d’exode étudiant, fin d’année oblige, les rues s’emplissent d’objets divers et variés. La balade autour du campus prend d’ailleurs en ce moment l’allure d’une flânerie en vide grenier ! Seul mot d’ordre : servez vous, c’est gratuit !

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Marcher d’un point à un autre de Berkeley ressemble donc à une chasse au trésor alternative et communautaire ! Des meubles décorent les intersections et des « free boxes » fleurissent un peu partout invitant les promeneurs à flairer ce qu’il y a à l’intérieur. Et la gamme des trouvailles surprend souvent… Des câbles électriques aux balles de baseball en passant par des soutien-gorge, des médailles, des disques, des enceintes, des cintres, des poussettes et j’en passe (comme cet objet ci-dessous qui n’est pas un barbecue mais une litière électrique…).

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La seconde main fait ici office de religion et pour les curieux comme moi, c’est l’opportunité d’explorer les rues, les objets et les histoires qu’ils racontent. Pour un temps, je peux m’approprier un bien que j’utiliserai sûrement, transformerai peut-être ou redonnerai. En rentrant chez moi, j’ai toujours le sentiment d’avoir réalisé une cueillette précieuse. Que quelqu’un m’a fait une surprise. Ces denrées du quotidien régalent aussi les collectionneurs, brocanteurs et autres bricoleurs. Certains artistes y puisent même leur matériel et leur inspiration. Alors, qui que vous soyez, habitants de Berkeley, de la région, visiteur de passage, étudiants à UC Berkeley ou expatriés ouvrez l’œil ! Pour peu que vous emménagiez et que votre budget soit serré, c’est en plus une aubaine !

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