Extravagant, fou, luxueux, Hearst Castle est un improbable patchwork artistico-architectural ! Une curiosité californienne qui attire les foules. Situé entre San Francisco et Los Angeles, ce palace de style méditerranéen surplombe l’océan Pacifique, à 500 mètres d’altitude, sur la Cuesta Cantata, la « colline enchantée ». C’est comme ça que l’appelait son propriétaire, William Randolph Hearst, un magnat de la presse à la réputation sulfureuse et accessoirement milliardaire !

Pour la petite histoire, l’homme d’affaires a possédé une trentaine de journaux, des stations de radios et plusieurs sociétés de production. Son nom est très répandu dans nos contrées. Il a pu profiter de la fortune de son père qui s’était illustré dans le secteur minier. Sa famille a tiré profit de la ruée vers l’or et incarne aujourd’hui le mythe du rêve américain. Bref, quand William a hérité du « ranch » familial, il a décidé d’y bâtir son domaine ! Un projet un peu dingue qui s’est étalé sur 28 ans.

C’est en en 1919 qu’il lance la construction. Il confie alors ses désirs à Julia Morgan, une femme architecte (fait rare pour l’époque) diplômée de Berkeley et des Beaux-Arts de Paris. Cette dernière est aussi réputée pour être une pionnière de l’utilisation du béton armé dans des régions sismiques. Sa mission ? Concevoir une propriété pouvant abriter la collection d’antiquités de Mr Hearst. Le résultat : un château aux allures de mini-ville. 56 chambres, 61 salles-de-bain, 19 salons, un cinéma, une piscine extérieure somptueuse, une piscine intérieure fabuleuse, un aéroport et le plus grand zoo privé du monde ! Pas étonnant que les vedettes y aient défilé, de Charlie Chaplin à Winston Churchill, en passant par Gary Grant et Clark Gable.

À la mort de William Randolph Hearst, la famille cède le domaine à l’État de Californie qui en fait un musée. Seules quelques pièces sont ouvertes aux visites et selon les tours, on peut découvrir des facettes différentes de la demeure. J’ai opté pour la visite classique des grandes pièces de la maison principale, des jardins et piscines. À quoi s’attendre ? À quelque chose d’unique ! À des tapisseries médiévales qui côtoient des objets Art déco ou des statues de l’Antiquité au milieu de peintures de grands maîtres européens. Le tout d’un goût parfois… déroutant ! Si les œuvres d’art viennent principalement d’Europe, l’ensemble est très hétéroclite et tout se mélange. C’est un voyage dans toutes les époques. Dans tous les genres. À l’image du clip qu’a tourné Lady Gaga au château en 2013 !



En pratique

Hearst Castle
750 Hearst Castle Rd
San Simeon, CA 93452

  • Ouvert tous les jours à partir de 9h.
    Fermé pour Thanksgiving, Noël et le 1er janvier.
  • À partir de 25$ par adulte et 12$ par enfant. Tickets d’entrée par ICI ! Petit conseil : prendre ses places à l’avance car à l’improviste, on peut se retrouver le bec dans l’eau. Hearst Castle serait le site le plus visité de Californie après Disneyland !
À savoir
  • Un grand parking permet de se garer au bas de la colline. Ensuite, il faut retirer ses places et trouver son arrêt de bus. La montée vers le château dure 15 minutes environ. Mangez et buvez avant parce que c’est interdit durant les visites.
  • Crèmes solaires et chapeau utiles, il peut faire chaud là-haut ! À l’inverse, par jour de brouillard, la petite laine est indispensable !
  • C’est perdu au milieu de nulle part. Les hôtels sur San Simeon n’ont rien de très charmant… Si vous souhaitez passer une nuit avant ou après la visite, faites plus de kilomètres pour découvrir la côte (superbe), notamment vers Big Sur ou autour de Santa Barbara.
Mon verdict

Nous avons beaucoup aimé cette visite qui fait partie de l’héritage californien. C’était hors du temps. Les enfants ont laissé leur imagination prendre le pas sur la réalité et nous nous sommes imaginés vivre là, à la grande époque ! Même le film de fin durant lequel on aperçoit des stars qui s’amusent au château a plu aux enfants. Nous y sommes allés au moment des fêtes de Noël et les décorations étaient à la hauteur du lieu…

Un bémol cependant : c’est très « à l’américaine », cadré, encadré. Impossible de visiter sans tours organisés. Des parcours minutés qui laissent peu de place aux déambulations. On a attendu la fin pour flâner à notre rythme dans les jardins. Il y a pas mal de monde en plus par créneau. Enfin, la collection d’art est certes importante mais par rapport à certains musées Français, on est loin du compte… Il faut donc le prendre comme une expérience originale, intéressante avec un grain de folie en plus. Dans ce cas, aucune chance d’être déçu !

 

(c) Wikimedia commons en Une, Kay Gaensler Photography (Creative Commons) pour la piscine extérieure,  Bishnu Sarangi pour la piscine intérieure (Pixabay) et l’image centrale du triptyque, Charlotte Attry