Neuf mois d’enquête, des milliers de pages lues, des centaines d’heures au téléphone, autant de feuilles raturées, gribouillées, chiffonnées, de post-it collés, de nœuds au cerveau, de surprises, de rencontres, de doutes ou de fous rires. J’ai littéralement couvé puis accouché d’un bébé de 184 pages… Un guide concocté avec amour avec mes complices Brigitte Carrère et PrincessH. Son petit nom ? « Ménopause, toi et moi, on s’explique ?! ». Date de naissance : 16 mai 2018 aux éditions Le Gâteau sur la Cerise, distribution : Hachette.
Retour sur ce périple en 10 étapes.

1) La ménopause, mais… pourquoi ?!

C’est sûrement l’une des questions que j’entends le plus depuis le départ. Alors, j’explique ! Tout commence par l’idée de mon éditrice de faire un guide sur un sujet dont on parle peu, la ménopause. Son envie : faire un « livre sérieux mais pas chiant » ! Avec des infos précises, des solutions faciles et des pointes d’humour. Son ambition : que les quinquas d’aujourd’hui s’y retrouvent ! Sa maison d’édition se destine à accompagner les filles dans les grandes étapes de leurs vies et la fin des règles en fait naturellement partie. Or si l’on regarde les rayons des librairies sur le sujet, c’est presque confidentiel… Sujet tabou peu décrit, plein de clichés, il touche tout de même quelque 12 000 000 de femmes en France. Bref, de nombreux points me séduisent : il s’agit d’informer, démystifier, prévenir, agir, le tout dans une démarche de pensée positive. Journaliste, passionnée de psycho avec une légère tendance féministe, je dis oui !

2) Des réactions… surprenantes !

Les premiers effets à l’annonce du projet : des rires ! Beaucoup de rires… Aussi, des questions comme « mais, t’es pas ménopausée toi ?!» (certes, mais c’est quand même mon métier de faire des enquêtes…), de l’incrédulité (bizarre ce choix…), de l’étonnement (qu’est-ce qui te prend ? Il y a quoi à dire à part vos chaleurs ?), de la gêne (avec de longs silences…). Et je vous épargne certaines blagues ou réactions masculines qui m’ont parfois valu de grands moments de désarroi. Je me suis alors lancée dans le travail avec une double volonté : aider les femmes à décrypter cette nouvelle phase et faire évoluer le regard de la société.

3) Un trio… complémentaire

Brigitte Carrère et PrincessH. sont des auteures que je connais depuis mes collaborations avec Milan Presse, il y a 15 ans. J’étais très contente de faire équipe avec ces personnalités à la plume pertinente, humaine et drôle. Derrière les illustrations : PrincessH ou l’art de saisir en un coup d’œil et quelques coups de crayons une situation, une explication et d’y ajouter un soupçon d’ironie. Elle a vulgarisé ce qui était parfois compliqué et apporté légèreté à l’ouvrage. Brigitte, auteure à succès côté cuisine a su imaginer une recette adaptée aux femmes concernées avec la subtilité de savoir mixer les saveurs ! Avec elle, j’ai travaillé en tandem. Deux cerveaux, quatre mains qui ont fonctionné à l’unisson. La mayonnaise a pris entre des femmes d’âges variés aux regards différents sur la ménopause !

4) Une enquête à tiroirs… passionnante

Fin du fonctionnement des ovaires, ok. Arrêt de production hormonale et fin de la fertilité, ok. Mais tous les bouleversements physiques, psychiques induits, bah, j’ai découvert. Chaque heure de plus à enquêter s’ouvrait sur de nouvelles problématiques. Toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Nous avons eu la chance d’échanger avec des spécialistes engagés, qui nous ont expliqué, précisé, résumé. Ils ont pris sur leur temps pour nous faire bien tout comprendre et ils ont même relu nos écrits pour les valider ! Ce que je pensais être plutôt médical s’est avéré très sociétal… On a rassemblé tout ça et tâché de le transmettre du mieux possible, avec des éclairages pertinents. Pour les femmes comme pour leur entourage.

5) Une organisation… méthodique !

Quand tu cumules tellement d’éléments sur des mois, c’est un long et méticuleux travail de savoir comment tu vas les assembler. J’ai la fâcheuse manie d’espérer que dans la nuit, une fulgurance me permettra de définir un plan et de tout ranger dedans… Mais non ! C’est un puzzle, un casse-tête qui demande de tester, changer, recommencer puis trouver ce qui fonctionne. Ce qui nous a guidées : la logique des idées entre elles et l’envie d’expliquer avec des mots simples des phénomènes parfois complexes, d’offrir du pratique, du clair, de l’utile. On voulait que chaque lectrice puisse piocher les infos qui la concernent, s’engage grâce à des astuces, des recettes, des exercices à faire chez elle. On a d’abord défini le squelette des chapitres (identique pour faciliter la lisibilité) puis on s’est attaqué au sommaire. C’était parti ! Y avait plus qu’à… écrire !!

 6) Un jet lag… pas si mal !

Quand t’habites à 9000 kilomètres de ta co-auteure et à – 9heures, bien tu fais avec et autant en tirer parti ! Du coup, on a parfois eu l’impression de travailler 24h/24 ! Avec mes matinées pendue au téléphone (fin de journée en France), les après-midis à investiguer, écrire ou à regarder les illustrations (dodo en France) et les fins de soirées à repasser quelques coups de fils (23h ici pour du 8h en France). Quand je dormais, c’est Brigitte qui s’y mettait. Et dans nos créneaux communs, Skype ou WhatsApp ont surchauffé ! Ce qui aurait pu être un calvaire a donc été plutôt bénéfique.

7) Petit à petit… on devient moins petit !

Faire un livre, c’est une aventure palpitante qui exige de franchir une longue série de paliers tout en gardant haleine ! Car l’idée initiale devient mots et ces mots vont s’imbriquer, les pages noircies aussi… L’ensemble prendra sens. Et il faut penser à tout : l’équilibre entre les textes et les illustrations, entre les chapitres, entre les styles des auteurs, l’emploi des pronoms, des temps, les répétitions (sur près de 200 pages !!), les coupes des mots, le rythme de lecture, le ton employé, les légendes, le respect du code couleur, la ponctuation, les contraintes techniques, le choix du papier, les délais, les jours fériés, les retards, etc. Un travail d’orfèvre ! De l’enquête à la maquette, de la présentation du projet à Hachette (qui nous distribue) à la promotion, de la couverture (qui a suscité des mois de débats) à la 4ème de couv’, de l’écriture aux corrections… Bref, un livre comme ça, ce sont des milliers d’heures de travail, beaucoup d’huile de coude et de neurones !

8) Je boucle, tu boucles, on boucle… Je reboucle, tu reboucles, on reboucle !  

Dans toutes les rédactions par lesquelles je suis passée, c’est l’étape ultime. Celle après laquelle, plus de marche arrière possible. Après, c’est édité, publié ou diffusé. Malgré les kilomètres, le stress de cet instant fragile a été tout aussi intense que si nous étions sur le même fuseau horaire, dans une même pièce. Tu revois, tu relis, tu découvres une faute bien cachée, une couleur modifiée, un encadré déplacé… Tu paniques. Tu renvoies les modifs. Ta co-auteure aussi. Et on recommence… Pendant des jours et des nuits. J’ai à chaque fois décortiqué les lettres avec la précision d’un chirurgien. C’est le moment où tu vois ce qui ne convient pas. Où tu doutes parce que tout affect a disparu de ton être et tu t’attaches juste à rectifier… Puis les versions s’enchaînent : la V-Def, la V-Def2, 3, la V-Def-finale, la V-Def-finale 2… Et enfin, enfin, tu réalises le BAT (le bon à tirer) et tu valides le tout, pas loin de t’écrouler. Derniers frissons, ou presque ! Tu crois alors que tu vas te reposer après un dur labeur… Mais non !  Maintenant, la communication !

9) L’après livre… la vie !

Je me vois dire à une amie qui me demandait où j’en étais : « ça y est, fini. C’est chez l’imprimeur » et elle de me répondre : « tu veux dire que ça ne fait que commencer ! ». En plein dans le mille ! Quand t’as fini ton livre, c’est en effet le début d’une autre période tout aussi primordiale ! Car c’est super d’avoir écrit un ouvrage dont t’es fière mais c’est encore mieux s’il intéresse, fédère, ou déclenche des passions (ah ah ah, je m’emballe…). De là, on a soufflé 24 petites heures avant de continuer le marathon dans la lignée du guide : on a créé menopauses.fr, un site qui regroupe des infos sur le sujet et sur le guide. On a lancé un groupe et une page Facebook et on activé nos réseaux respectifs en collaboration avec notre attachée de presse. L’objectif : qu’on parle du livre ! Et pour le moment, nous avons de très chouettes retours (France 5, France Bleu, France Inter…). Affaire à suivre donc !

10) Écrire… Le début d’autres histoires !

J’ai réalisé des reportages et documentaires, écrit en presse nationale généraliste comme spécialisée (jeunesse), mais l’émotion d’achever un tel travail n’a pas encore eu d’égale ! Vous savez par ici mon amour des mots et mon besoin d’écrire. Ce livre n’a fait que renforcer ces sentiments. Il va sans dire que je ne compte pas m’arrêter là. Ce que j’ai dans la tête ? Écrire à nouveau avec Brigitte sur des supports au carrefour de nos compétences : enquête, journalisme, écriture, écoute, conseil, prévention… Mais aussi commencer un roman !

Merci à vous de me soutenir, de m’encourager et de m’aider à m’accomplir par les mots. Merci aux filles du Gâteau sur la Cerise qui ont rendu cette aventure possible (Stéphanie, Élodie, Laurence, Valérie, Géraldine, Ariane, etc) et à nos plus proches qui nous supportent et nous éclairent (Jérémie, Serge, Brice, Loïc, etc.). Merci aussi à celles qui partagent leur bureau avec moi (Alexandra, Stéphanie, Hélène, Flore…). Pendant quelques mois il a pris l’allure d’un cabinet médical à tendance psycho ! 😉

 


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Éditions Le Gâteau sur la Cerise, distribution Hachette : 

–> Sortie : 16 mai 2018
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